Les fromages étant des produits alimentaires, on a dû rapidement codifier l'endroit où est fabriqué le fromage à des fins de recherche en cas de problèmes alimentaires.

La codification des fabriques de fromages répond aussi à un impératif de classement à des fins de recherches rapides.

JUSQU'EN 1980

Jusqu'en 1980, les fromageries devaient mentionner sur les étiquettes le code fabrique constitué du numéro de département suivi d'une lettre de l'alphabet.      Ici le code est 39K : c'est la Kième fabrique du Jura et, avec un peu d'expérience, on sait qu'il s'agit du fabricant Grosjean à Lons-le-Saunier. 

Ainsi, 26 fabriques semblaient être le maximum pour un département (de A à Z), mais rapidement on a constaté que cela ne suffisait pas. Que cela ne tienne, après l'utilisation de la lettre Z, on a convenu de doubler les lettres. Ainsi, la nouvelle liste comportait le numéro du département et deux  lettres : AA, AB .... BA, BB.... jusqu'à ZZ c'est-à-dire, un nombre de 26x26 fabriques soit 676 possibilités auxquelles s'ajoutent les 26 codes à 1 lettre. Les codes les plus grands que j'ai dans ma collection sont : 14DF, 25OV, 25PE, 38CJ, 39FE, 73DX, 73IC et 74NY.

A PARTIR DE 1980

A partir de l'année 1980, la technique informatique et commerciale fait son apparition : c'est le fameux code barre dont le nom est "Code EAN13". C'est un code numérique à 13 chiffres qui qualifie le fabricant du fromage (ou du moins, la société qui le commercialise) ainsi que le numéro du produit dans l'inventaire de la société. Le code barre facilite le passage aux caisses :  la préposée n'est plus obligée de taper le code produit ni son prix et la lecture électronique du code barre se fait de gauche à droite ou de droite à gauche sans manipulation humaine. Le code barre facilite la mise à jour des fichiers du commerçant qui se fait en temps réel (en direct) : chaque jour le commerçant sait combien de "Vache qui rit" ont été vendues et ainsi, il est à même de prévoir les réapprovisionnements. Le code barre ne sert pas qu'aux fromages bien sûr, il sert à tous les produits vendus. 

Ici, le code barre de Pik&Croq fait par la Vache qui rit. Le début du code barre est notifié par les deux traits de gauche qui sont un peu plus longs que les autres.  La fin du code est aussi  matérialisée par deux traits plus longs. Les 13 chiffres sont toujours inscrits comme sur le cliché et se divisent en 4 parties : le 307 représente la France (de 300 à 379) ; le 3780 est le numéro de l'entreprise ; le 80906 est le numéro d'article et le dernier chiffre, ici le 1, est la clé de contrôle du code.  Lorsque le lecteur de barre a décodé tous les traits, il vérifie si la clé qu'il a calculé lui-même est la même. Dans le cas contraire, il y a rejet du code suivi par une attente interminable à la caisse.

Ce code barre étant plutôt hermétique, le consommateur s'est retrouvé devant ce rectangle aux barres noires et blanches (hé oui, les parties blanches sont aussi des barres !) que seule la machine qui émet le rayon infra rouge peut comprendre.

Ici, vous pouvez tout savoir sur le code à barres EAN13 grandement inspiré de Wikipedia. Heu... Bon courage... LIRE

Aussi, on a fait imprimer sur les étiquettes la mention EMB (Emballeur) suivi d'un code numérique de traçabilité à 5 chiffres se voulant être plus significatif que le EAN : code département + code commune. Le code commune est l'ordre numérique des communes du département classées par ordre alphabétique. Par la suite, on trouve même ce code suivi d'une lettre pour différencier les fabriques dans la même commune. Ici, on a l'exemple du Calvados, code 14, ville de Isigny-sur-Mer, code 342, lettre A, signifiant que c'est la première fabrique de Isigny.

A PARTIR DE 1994                                                     A PARTIR DE 2004

Un cartouche ovale devra figurer obligatoirement sur les emballages de fromage comportant la caractéristique numérique de la fabrique en plus du code barre. C'est la suite logique à la mention EMB. Le cartouche doit comporter : 3 chiffres pour le département ; 3 chiffres pour le code de la commune ; 3 chiffres pour le numéro d'ordre dans la commune.  On en était arrivé à ce que certaines étiquettes comportassent les 4 codes : le code alphanumérique, le code barre, le code EMB et le cartouche ovale. Ici, il s'agit d'un fromage du Calvados, code 14, de la commune de Livarot, code 371, première fabrique dans la commune, code 01, Graindorge. 

En 2004, comme on peut le constater, une "profonde réforme" modifie le cartouche : dorénavant, France s'écrit FR et Europe s'écrit CE (Communauté Européenne).